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21 Mai 2010
Lauréat du prix Nobel en 1947, André Gide est considéré comme un écrivain majeur du XXe siècle, 'un contemporain capital' selon les termes d'André Malraux. D'abord proche des cercles symbolistes, il se détache peu à peu de ce mouvement et publie sa première oeuvre majeure : 'Les Nourritures terrestres' en 1897. Il y évoque déjà la question de l'homosexualité - thème repris dans l'essai intitulé 'Corydon' - et clame sa volonté d'assouvir ses désirs et de s'affranchir des servitudes sociales et religieuses. Ces convictions nouvelles mettent un terme à son amitié avec le fervent catholique Paul Claudel. Toute sa vie, André Gide se préoccupe du rôle et de la responsabilité de l'écrivain et devient un des chefs de file de la Nouvelle revue française. Son succès s'accroît après la Première Guerre mondiale, notamment grâce à sa théorie de 'l' acte gratuit développée dans 'Les Caves du Vatican'. Avec 'Les Faux-monnayeurs', l'auteur signe son chef-d' oeuvre et s'inscrit comme un précurseur du Nouveau Roman par sa forme narrative complexe : refus de chronologie linéaire, multiplication des points de vues et intrusion d'histoires secondaires. La richesse du travail d'André Gide réside en grande partie dans son apparente contradiction, celle d'un homme élevé dans la rigueur protestante, très attaché à l'ordre moral mais toujours en quête de liberté, à la recherche de ses propres codes littéraires et existentiels.
Même si pour la première fois Gide s'inspire de faits divers, il invente une œuvre aléatoire, une œuvre ludique par excellence. Cette œuvre, ouvertement parodique, est hybride. À la croisée du théâtre et du roman, elle tient à la fois de la farce, de la moralité médiévale et de la comédie baroque, et elle subvertit tant le roman balzacien que le roman-feuilleton ou le roman noir. L'auteur qui répartit, en de savants dosages réalisme et fantaisie, logique et non-sens, maintient le lecteur-spectateur dans une position inconfortable, tantôt invité à jouer le jeu, tantôt à s'en écarter, ballotté entre adhésion et distanciation.
Transplanté dans une famille, dont il est à même de reconstituer l'arbre généalogique - Anthime Armand-Dubois a deux beaux-frères, Amédée Fleurissoire et Julius de Baraglioul, lequel se découvre un jeune demi-frère, Lafcadio, etc. -, le lecteur se voit embarqué dans une intrigue compliquée et efficacement mise en scène. Suivant tour à tour chacun des protagonistes, il va de surprise en surprise. Sur la planète des sots et autres amuseurs 3, il est une bande d'escrocs aux "ramifications ténébreuses" 4. Leur chef, Protos, répand la rumeur suivante: le Saint-Siège a été usurpé; le vrai pape a été enlevé par les francs-maçons, et il faut organiser au plus vite une croisade pour lui porter secours. La pieuse comtesse de Saint-Prix, qui apporte son aide financière, transmet la nouvelle. Ainsi au courant, Amédée Fleurissoire, catholique fervent, part pour Rome, décidé à délivrer le prisonnier, mais il va à sa perte. Il n'est pas armé pour courir cette aventure, et le monde entier se ligue contre lui. Il subit des attaques graduées. Aux piqûres de punaises, de puces et de moustiques s'ajoute le dépucelage forcé. Perverti par Carola et manipulé par Protos, il finit défenestré par Lafcadio.
J'aime me balader l'appareil photo à l'épaule et saisir des instants de vie.
J'aime aussi la littérature, le théatre et le cinéma en fait suis trés banal. Mais j'aime partager mes émotions.
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