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16 Janvier 2019
Je remercie la dame adorable qui a ouvert la porte de la basilique rien que pour moi, merci pour sa gentillesse ainsi que ses quelques explications...
Néanmoins j'étais un peu gêné pour faire les photos par sa présence.
La ville de Sens s'enorgueillit de posséder le plus ancien sanctuaire chrétien de la région : la basilique Saint-Savinien, dans les faubourgs est de la ville. Elle est exactement datée de l'année 1068, mais sa petite crypte est beaucoup plus ancienne. Les malheurs des temps la frappèrent : incendies, intempéries, invasions et guerres de Religion (nouvel incendie en 1567). Sous la Révolution, le nombre des paroisses de Sens devant être réduit, Saint-Savinien était promise à la destruction. Elle fut pillée en 1793 par les habitants du faubourg des Sans-Culottes. Épargnée, promue «bien national», elle eut enfin la chance d'être rachetée, en 1796, comme carrière de pierres par un Sénonais dont l'histoire a gardé le nom : Simon André Blanchet... qui la restaura quatre ans plus tard sur ses deniers. Sa petite nièce et héritière la restitua, embellie, à l'Église en 1909. Grâce à des fonds de provenance privée et publique, l'ultime restauration de la basilique fut achevée en 1915.
Sur le plan architectural, Saint-Savinien possède une nef et un transept du premier âge roman, tout à fait remarquables. Nous sommes ici dans le monde des vieilles pierres avec leur beauté et leur histoire. À voir aussi une magnifique Piéta anonyme du XVIe siècle et quelques statues médiévales.
La Piéta de Saint-Savinien (XVIe siècle) Ce chef-d'œuvre a été retrouvé dans les années 1940 enterré derrière l'église... en dix-huit morceaux.
La crypte de Saint-Savinien est l'endroit le plus ancien de l'église. C'est aussi celui qui est chargé le plus d'opacité. Les historiens sont à peu près d'accord pour dire que c'est là qu'eut lieu le premier culte chrétien de la région en hommage au Saint Sauveur, culte érigé sur un ancien temple païen. Le premier sanctuaire aurait été remplacé par un second vers le VIe ou VIIe siècle. Un corps enseveli y fut toutefois découvert en 847, présenté, bien sûr, à l'époque comme celui de saint Savinien. D'où la construction d'une première basilique à cet endroit, que suivit la construction d'une seconde basilique en 1068. En lisant les sources, il est clair que nous sommes là si loin dans le passé que les conjectures se mêlent aux hypothèses. Rien n'est sûr. Les croyants du Moyen Âge y
ont évidemment vu ce que leur foi leur demandait de voir.
La pierre d'autel (photo ci-dessus) est présentée comme l'endroit même où saint Savinien aurait expiré. Elle a été brisée en six morceaux en 1793.
On peut voir une tache sur la partie horizontale droite de la pierre d'autel, présentée comme une trace du sang de saint Savinien lors de son meurtre(!) Les sources nous apprennent que l'évêque de Cosnac demanda, en 1840, d'identifier cette tache comme étant du sang humain. Le savant chimiste Baron Thénard n'osa pas contrarier la foi brûlante de ce prélat...
Source : «L'antique basilique Saint-Savinien à Sens», Guide du visiteur
Saint-Savinien a subi d'importants travaux de restauration en 1836, qui ont été repris en 1909. Il est clair que le côté sud n'est pas entièrement du XIe siècle, comme peut l'être le côté nord. Quoi qu'il en soit, la basilique donne un très bon exemple de l'art roman le plus pur, notamment dans le transept. On peut lire dans le Guide du visiteur le commentaire suivant : «Arcades géminées en plein cintre en double archivolte de minces claveaux, prolongées un peu en-dessous de leur diamètre. Courtes piles cylindriques en petit appareil, bases à griffes, chapiteaux monolithes trapus ornés en palmettes (inspiration romaine), tailloirs entourés de torsades.» Nous sommes dans le premier âge roman.
J'aime me balader l'appareil photo à l'épaule et saisir des instants de vie.
J'aime aussi la littérature, le théatre et le cinéma en fait suis trés banal. Mais j'aime partager mes émotions.
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