Le 14 Juin 2015. Retour sur une journée particulière.

Publié le 15 Juin 2017

Le 15 juin 2014 après le départ de celui que je n’attendais pas.
Il y a des journées qui ne ressembleront jamais aux autres. Nous sommes samedi,
14 Juin 2014, elle commence avec une banalité affligeante.
Prendre son sac, se diriger dans le centre de la ville marcher, acheter du pain, marcher encore, ne pas rentrer trop vite je n’attends personne, il ne fait pas très beau alors je vais passer l’aspirateur, changer ma housse de couette, regarder le jardin, respirer, regarder facebook charger une photo, envoyer quelques messages, même s’il y a une grosse part de virtuel, être sur un réseau social malgré tout cela nous rapproche un peu du monde des autres, et j’aime ça, c’est la nouvelle façon de se sentir moins seul qu’on le veuille ou non.
Je me prépare donc pour une journée ordinaire.
13h00 les infos, des pâtes dans une casserole, la fenêtre de la rue ouverte, il n’y a pas de soleil le matin, et la fraicheur est agréable, un bruit, une voiture s’arrête, elle se gare, je regarde presque par habitude, quelqu’un avec l’air de chercher quelque chose, quelqu’un que je ne connais pas me fait face.
“Moi” -Bonjour, vous chercher quelque chose ?
“Lui” -Gérard Adolphe ?
“Moi" surpris je n’attends personne” -OUI
Puis je vois le tee shirt, une image, un éclair, une surprise tellement énorme que l’espace d’un instant je crois rêver.
Ce n’est pas possible !! Facebook devient réalité, des échanges virtuels prennent un visage, un sourire, du plaisir. Je me sent un peu bête, ça se bouscule dans ma tête, je n’ai rien à manger, j’ai des caleçons qui sèchent dans le salon, finalement quelle importance que ces détails… J’ai le cœur qui bat, je vais ouvrir le portail, nous nous regardons, je suis interloqué, incroyablement content.
Il a fait 3 heures de route prenant le risque de trouver porte close.
Il a fait 3 heures de route pour me rencontrer prenant le risque de se retrouver face à quelqu’un qui peut être ne sera pas aimable, ne sera pas celui qu’il s’était imaginé. je suis bluffé. Il est là nous rions, nous parlons, il visite ma maison, je lui montre ses (*)lettres accrochées à mon mur, il remarque que la bougie qu’il m’a envoyé sans me connaitre est à coté de mon bureau, il constate peut être qu’il est présent dans ma vie de tous les jours sans que nous nous connaissions réellement auparavant. Voilà les premiers instants sont passés, la surprise, l’émotion, les émotions…
Nous allons déjeuner dans la cour, boire un vin blanc moelleux, nous parlons, enfin surtout lui (lol) j’aime bien ça, il me parle de sa vie, je lui raconte ma vie, il me décrit ses amours, je lui dessine mes amours, j’entends ses blessures, les miennes me brulent encore les yeux.
Le temps passe, 19h00 si on allait visiter la ville ? Un Samedi 20h00 la ville est vide, peu importe nous parlons encore et toujours marchant côte à côte.
De retour je prépare une salade, du saumon, nous parlons, parlons, parlons….
Le temps passe, nous ne voyons pas les heures défiler, presque 4h00 ce dimanche matin, il doit partir, je n’en ai pas envie, il est tard, la route, la nuit, la fatigue, je ne veux pas avoir « l’air de profiter de la situation » j’ai un canapé reste encore un peu.
Il reste.
Dimanche matin je me lève, il est presque 09h00, à nouveau les heures passent, mais nous parlons encore, j’aime cette proximité intellectuelle, puis à nouveau le passé fait surface, je me livre, Florence ou Venise avec Hervé, ma famille, Maxime, mes souffrances, ma solitude face à la mort, mon envie de maitriser mon destin, je pleure, enfin pas vraiment mes yeux me piquent juste un peu, ma voix se casse, du silence je reprends mon souffle, il me dit : « prends ton temps. »
Douche, il est temps de partir.
Nous nous quittons, j’ai envie de lui dire : merci du cadeau que tu m’as fait, je ne parle pas du livre, je ne parle pas du foie gras ou du vin, je parle de toi, de ton sourire, de ta confiance lorsque tu as répondu a quelques questions indiscrètes, « Ta mère ? Tes parents ? », ta façon de te livrer, de me livrer ton enfance, de me faire partager ta vie avec ce qu’elle a de plus intime.
Voilà comment un weekend s’annonçant ordinaire devient extraordinaire.
En conclusion je veux dire à un petit furet, qu’il a un papa super, que sa générosité, sa tolérance, son ouverture d’esprit, n’ont d’égal, que son incroyable culot, pour rencontrer un inconnu à 3 heures de route de chez lui. Oma STP, dit à ton papa, que ce weekend restera pour moi, comme un cadeau de la vie, ce genre de cadeau, qui nous permet, de garder vivant au chaud dans son âme, ce qu’il reste au fond de la boite de Pandore, lorsqu’on l’a ouverte et vidée, il comprendra. Gérard
 
 
(*)Pour une meilleur compréhension, l’année précédente je vivais dans la tourmente d’une folle histoire, et ce garçon dont je ne connaissais rien, même pas le visage, suivait le désastre par l’intermédiaire de facebook, m’écrivait des lettres réconfortantes que j’épinglais au mur de mon bureau. Et un jour j’ai reçu une bougie lumineuse avec ce message. puisque tu est dans le noir, j’espère que cette bougie éclairera un peu ta vie. Et lorsqu’à l’improviste il arrive ses cadeaux ses lettres sont visibles dans mon bureau et sur le mur. Étonnant Non?
 
 
(**) La photo est celle qu’il a fait lorsque de ma fenêtre, lui demandant ce qu’il cherchait je reconnais sur son tee shirt la photo de son furet OMA, je ne peux pas cacher ma surprise. Lui même n’apparaissant jamais en photo sur son compte facebook dédié à son furet, je ne pouvais pas le reconnaitre.
Ils vivent heureux, et ils ont 4 enfants. Lilly-Rose, Melba, pilou, et Moka.
Le 14 Juin 2015. Retour sur une journée particulière.

Rédigé par Le blog de Gérard

Publié dans #Journal intime

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